La Profanation

Texte : Michel Deutsch

Traduction : Sonia Zarg Ayouna & M'hamed Gharbi

Mise en scène : Noureddine El Ati

Décors et costumes : Fatma Hadj Mohamed

Lumières : Cyran Van den Hove

Maquillage : Rachel Beeckmans

LA BONNE VIE” raconte, par séquences hachées, la vie d’un couple - de tant de couples - au moment où la femme attend un enfant : l’angoisse sous-jacente, l’obsession de la catastrophe, la tension perpétuelle, les peurs précises, les reculs, les échappées vers le rêve, le jeu des rêves et des illusions, le sentiment de l’inexistence, le refus, la révolte de la femme, le silence.

Deux êtres, un homme, une femme se croisent, s’appellent, se perdent. Une femme vit avec un homme. Elle attend un enfant. Toujours la même machine à supplices. La famille bourgeoise.

Révolte de la femme qui ruine la tête de l’homme.

Stupéfiante sommation de l’entourage.

Stéréotypes baroques et faste du silence. Comme si pour s’avérer, la vie avait besoin du site banal,

le suspens, l’intervalle, le bavardage , le silence ...

Michel Deutsch met le monde en écriture. Tout est dans les mots et leur ponctuation, dans la simplicité artificielle des phrases, il regarde en visionnaire les pointillés de la vie.

On pressent chez lui des forces capables d’abattre des murs, de révéler des voies neuves.

Il est un auteur-charnière.

... Confronter l’héritage socioculturel à la réalité quotidienne en introduisant, dans un langage direct et dense renvoyant constamment à des images scéniques un personnage capital mais inconnu, le temps .

Les oiseaux ne chantent plus, sur les autoroutes où les enfants perdus de Michel Deutsch pique-niquent le dimanche, en regardant vaguement les voitures disparaître à l’horizon : couples anonymes, fascinants de banalité, pitoyables et vrais tout de même, comme leur vie monotone qui leur file entre les doigts.

Jules, Françoise, Marie : qu’importe leur nom ?

De l’usine à la chambre à coucher, du living à la cuisine, l’étouffement ne change guère.