Texte : Jean-Pierre Siméon
Traduction : Sonia Zarg Ayouna
Mise en scène : Noureddine El Ati
Je rêve d'un texte qui règle son compte (non pas définitivement puisqu'on n'en finit jamais, du moins, radicalement) à l'homme de guerre, cet éternel masculin. Parole d'une femme, libérée autant qu'il se peut du dolorisme que lui assignent des conventions millénaires, parole dressée en invective brutale et sans rémission face à la merde (il faut ici un mot net et absolu) du meurtre perpétuel.Stabat mater furiosa, donc; et non point dolorosa... A d'autres le pathétique qui s'accommode de la fatalité. Je veux une parole comme l'effet d'une conscience excédée, noir précipité du malheur, de la raison et de la colère. Non pas un cri qui comble le silence sur les ruines mais qui accuse le vide. Seul l'excès d'une conscience à bout d'elle-même est à la mesure de ce défaut d'humanité qui depuis l'aube des temps donne lieu et emploi à la mâle ivresse de la tuerie. Je rêve d'une parole dont on ne se remet pas, non en raison de sa violence mais parce qu'elle porte en elle une évidence sans réplique.
Jean-Pierre Siméon
Jean Pierre Siméon, poète, romancier, dramaturge, critique, Jean-Pierre Siméon est né en 1950 à Paris. Professeur agrégé de Lettres Modernes, il a longtemps enseigné à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Clermont-Ferrand, la ville où il réside. Depuis 2001, il est directeur artistique du Printemps des poètes. Il a fondé avec Christian Schiaretti le festival Les Langagières à la Comédie de Reims. Il est désormais poète associé au TNP de Villeurbanne, et enseigne parallèlement à l'ENSATT de Lyon au côté de Enzo Cormann.

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Stabat Mater Furiosa
Jean-Pierre Siméon
Avec : Sonia Zarg Ayouna
Fethi Boushila
Bahram Aloui
Production : Théâtre de l'Étoile du Nord
Avec l'aide du : Ministère Tunisien de la Culture






